2015 – Stop à l’hécatombe

Nous exigeons justice, protection et respect des migrants

Les décès, la fermeture des frontières, les rejets en mer, n’arrêtent pas la circulation des personnes qui fuient la guerre, le terrorisme,la pauvreté et la famine. L’Europe doit sortir de sa logique sécuritaire et d’externalisation de ses frontières. Elle doit agir sur les causes qui contraignent des milliers de personnes à risquer leur vie et celle de leurs proches, pour un monde meilleur loin de la guerre et de l’insécurité.

Les mesures qui doivent être prises pour reprendre le contrôle de la situation en Méditerranée nécessitent un déploiement de ressources humaines techniques et financières ainsi qu’une coordination entre les différentes institutions nationales et internationales. Ces mesures doivent être ambitieuses et de large portée compte tenu de la complexité et de la nature multiple des causes qui caractérisent le contexte régional.

Raccourcis ou simplifications ne peuvent que déplacer le drame d’un endroit à un autre, ou faire gagner du temps avant de nouvelles explosions mais également retarder la poursuite des trafiquants et leur traduction devant la justice. .

Pour nous, l’Europe doit  adopter une gestion intégrée et cohérente des flux migratoires que ce soient les migrants économiques, les réfugiés qui fuient les guerres mais aussi les demandeurs d’asile en transit dans la région méditerranéenne.

L’Europe doit garantir le respect des droits humains et l’assistance aux personnes dans leur parcours migratoire. Elle doit s’engager dans une action durable pour une coopération effective et transparente avec les pays d’origine et de transit, pour une prévention et une gestion des flux basée sur le respect des droits. Cela doit commencer par la fermeture des centres de rétention..

Une commission internationale doit être constituée pour connaître les faits réels et identifier les responsables des  disparitions et des morts en mer. Des mesures sévères doivent être adoptées aux niveau national et international pour lutter contre la traite des personnes.


L’Union européenne, sous mandat des Nations Unies, devrait œuvrer pour la mise en place d’une coordination de pays pour assurer l’assistance et la sécurité des populations civiles dans les zones de conflit, grâce à la coordination sur le terrain des donateurs et des agences onusiennes afin d’assurer une continuité entre les couloirs humanitaires et les opérations de sauvetage en mer.

Assurer  et rendre accessible la gestion internationale, sous la direction du HCRNU, les demandeurs d’asile, en réduisant les temps d’attente tout en assurant des normes décentes d’hospitalité, la mobilité et l’intégration socio-économique des réfugiés et de leurs familles.

De même, la coopération internationale de l’UE, doit être orientée vers la création de conditions de vie décentes dans les pays et régions d’origine et contribuer ainsi à éradiquer les causes des migrations forcées que sont la faim, la pauvreté, le déficit de travail décent, le manque de liberté et les violations des  droits fondamentaux de l’homme.

Ainsi nos organisations attendent du Conseil européen qu’il s’engage sur un des fondements de l’UE  définissant « une Union européenne ouverte et sûre, pleinement attachée au respect des obligations de la Convention de Genève sur les réfugiés et des autres instruments pertinents en matière de droits de l’homme, et capable de répondre aux besoins humanitaires sur la base de la solidarité »


Convaincu que ces principes et ces orientations doivent être mis en œuvre, des organisations syndicales de pays d’Europe du Sud, du Maghreb, du Machrek et d’Afrique sub-saharienne ont créé un réseau d’assistance syndicale aux migrants regroupant 29 organisations dans 16 pays (Côte d’Ivoire, Mali, Niger , Sénégal, Mauritanie, Maroc, Algérie, Libye, Tunisie, Egypte, Liban, Turquie, Italie, France, Espagne, Portugal, Belgique). Une initiative qui bénéficie du soutien de la Confédération européenne des syndicats et de Confédération syndicale internationale et des acteurs de la Société Civile nationale et internationale.

Ce réseau vise à fournir assistance et protection aux migrants pour un travail Décent et le renforcement des Syndicats de la rive sud de la Méditerranée et d’Afrique subsaharienne pour une meilleure prise en compte de la question migratoire.

Tunis, 22 de avril 2015

UMT , CDT: Maroc

UGTT: Tunisie

SNAPAP: Algérie

EFITU: Egypte

FENASOL; Liban

UGTL; Libye

CGTM, CLTM: Mauritanie

CSTM: Mali

USTN: Niger

UGTCI: Côte d’Ivoire

CARISM: Comité d’Actions et de Réflexions Intersyndicales sur la Migration qui regroupe 5 organisations syndicales Sénégalaises (CNTS-CSA-CNTS/FC-UDTS-UNSAS) ; Senegal

CGIL: Italie

CGT, CFDT: France

CCOO, UGT, USO;  Espagne

CGTP IN;  Portugal

FGTB, CSC; Belgique

DISK, TURKIS; Turquie